Balthasar Boma, un hôte très apprécié du Truckshow

Bekkevoort truckshow 2018

Une fête pour eux, mais pour moi aussi…

Comme vous avez pu le lire précédemment sur RoadStars, le Truckshow de Bekkevoort, l’organisation annuelle de l’ASBL Truckers for Life, les 11 et 12 août 2018, a été une édition vraiment exceptionnelle. 605 camions avaient répondu à l’appel et, lors des circuits avec les moins valides, le parrain attitré de l’événement, Marijn Devalck, était également de la partie. RoadStars a reçu dans ses studios la visite d’une des plus grandes célébrités à moustaches du pays et s’est longuement entretenu avec lui de sa passion pour les camions en général et pour Truckers for Life en particulier.

Marijn Devalck alias 'Balthasar Boma' de "FC De Kampioenen".


RS : Marijn, cela fait déjà quelques années que vous passez ici le samedi pour Truckers for Life. Comment est-ce que tout ceci, entre-temps devenu un véritable parrainage, a commencé ?

Marijn Devalck : « Je serais franchement incapable de dire combien de fois je suis déjà venu ici. Quand ‘De Kampioenen’ est devenu un succès, j’ai un jour reçu un coup de fil de Roger Goedhuys, qui me demandait si je serais d’accord de venir ici, juste pour faire acte de présence. J’ai accepté sur-le-champ, parce que tout petit déjà, j’étais fou de camions. Et autrefois, je voulais devenir camionneur. »

RS : Ce coup de fil a donc été une véritable aubaine pour vous ?

MDV : « Absolument. Surtout lorsque j’ai ensuite confié à Roger que j’avais également mon permis C. En effet, je roulais aussi en camion pour la troupe de théâtre à laquelle j’étais lié, pour transporter les décors. Il s’agissait naturellement de camions plus légers, mais toujours est-il que la conduite d’un camion ne m’était pas tout-à-fait étrangère. C’est donc bien tombé. Non seulement je n’ai pas juste dû faire acte de présence, mais j’ai pu aussi conduire un camion. »

RS : Et c’est ce que vous avez continué de faire …

MDV : « Conduire le camion moi-même combiné à tout ce que je retire de nos amis moins-valides à bord, c’est quelque-chose d’unique. Quand on voit comme ces personnes profitent de ce qui est pour eux une journée de fête qu’ils attendent ardemment pendant presque un an, on ne peut qu’être ému. Tous veulent évidemment rouler en compagnie de ‘monsieur Boma’, mais seuls deux patients et un accompagnateur peuvent être présents dans la cabine. À chaque fois, je suis surpris de voir comme ces gens réagissent tous très différemment au bonheur qu’ils ressentent ce jour-là, de pouvoir s’installer à bord d’un tel mastodonte. Certains débordent d’enthousiasme, tandis que d’autres apprécient tout simplement la balade, en restant calmes. »

RS : Ils ne jouent aucun rôle et sont probablement aussi très sincères ?

MDV : « C’est effectivement le cas. Tout à l’heure, j’avais encore un petit garçon à bord, qui était déjà présent l’an dernier. Extrêmement intelligent, très distant, car l’aspect ‘People’ n’est à mon avis vraiment pas son truc. En revanche, il était très sincère. Et je suis vraiment sensible à cela. C’est pour eux une fête, mais pour moi aussi.

RS : Et donc, vous continuez…

MDV : Tout a une fin, et elle viendra bien un jour, mais ce jour-là, où ‘monsieur Boma’ ne viendra plus, on dira encore souvent, je pense : « Te rappelles-tu l’époque où ‘monsieur Boma’ roulait encore,… », mais ce moment-là n’est heureusement pas encore venu. »

La popularité de Balthasar Boma est au beau fixe.


RS : Et Balthasar Boma est entre-temps devenu un personnage qui transcende les générations.

MDV : « Oui, il est incroyable qu’une telle popularité se maintienne. Et que les rediffusions de ‘De Kampioenen’ continuent d’attirer autant de spectateurs. Encore et encore. Mais ce succès, nous continuons de le savourer pleinement. Et cela nous permet de rester jeunes, car nous figurons toujours dans des épisodes enregistrés il y a plus de 30 ans. Qui plus est, cette belle aventure se prolonge aussi dans une bande dessinée et déjà trois longs métrages. »

RS : Cela doit tout de même être particulier, pour vous, que des enfants qui n’étaient même pas nés quand la dernière saison de ‘De Kampioenen’ a été diffusée pour la première fois, raffolent aujourd’hui encore de ‘Marcske’, ‘Bieke’ et ‘monsieur Boma’.

MDV : « De fait, et cela donne parfois lieu à des situations comiques. Comme une maman qui s’adresse à vous pour vous dire que son petit garçon est votre plus grand fan, mais le gamin ne dit rien. Il vous contemple quelques instants et lorsque sa maman lui demande pourquoi il ne salue pas ‘monsieur Boma’, il réagit, un peu mécontent : « Ce n’est pas le vrai Boma, celui-ci a une moustache et des cheveux gris ! ». C’est le prix à payer pour avoir représenté, le même personnage à la télé pendant des décennies, tout en ayant évidemment changé au fil des ans. »

RS : Cela fait des années déjà que, grâce à votre statut de célébrité flamande, vous conduisez un camion. Comment considérez-vous les progrès techniques de ces camions ?

MDV : « Je suis encore de cette époque où il fallait ‘jouer’ avec le levier de vitesse. Aujourd’hui, tout est tellement facile, tellement plus confortable et silencieux à bord. On passe de l’un à l’autre, il suffit de le démarrer, tirer le frein à main, appuyer sur le champignon et conduire. De nos jours, un Mercedes-Benz Actros est un véritable palais. Ce ‘grand permis de conduire’ que j’ai obtenu autrefois m’a permis de me faire faire une vaste loge mobile, et pour cela il fallait bien sûr aussi un permis de conduire C, et ce camion possède également tout le confort imaginable à bord. N’empêche que j’ai toujours un gros penchant pour la technique d’autrefois. La semaine dernière, par exemple, j’ai conduit de vieux tracteurs. Nostalgie des engins agricoles de 1957 ou 1958. Ce n’est pas si évident, parce que la clim ou le servo n’existaient pas encore, mais je trouve ça tout simplement génial à faire.

RS : Les camions occupent une part importante dans votre vie, parce que vous participez aussi à des actions de sensibilisation sur l’angle mort dans les écoles.

MDV : « En effet. J’ai un jour été témoin d’un accident causé par l’angle mort, et après cela, on est bien conscient du fait qu’il faut mener toutes les actions de prévention possibles. J’ai la chance de pouvoir organiser chez moi un nombre limité de ces actions avec le Rotary de Zottegem, dans des écoles du quartier. À l’aide d’un gros camion et de personnes qui mettent en scène des situations dangereuses, nous essayons d’indiquer aux écoliers à quoi ils doivent être attentifs lorsqu’ils sont confrontés à un camion dans la rue. Chaque accident qui peut ainsi être évité, c’est tout bénéfice pour la société. Et si j’ai la possibilité d’y contribuer, je le fais volontiers.

RS : Merci, Marijn, pour cette interview. Si j’en crois les coups de klaxon, vos prochains passagers vous attendent pour une nouvelle balade ici à Bekkevoort.

1 commentaire