Rallye Aïcha des Gazelles 2019 : une aventure humaine – partie 2

AVENTURE

Deuxième partie : attention au départ !

Le départ officiel a été donné il y a plus d’une heure et demi et les Gazelles ont comme premier objectif de rejoindre le Maroc sans délai. La plupart des équipages ont opté pour un transport par ferry à partir de Sète. Le bateau doit accoster vers 23h. Il n’y a pas de temps à perdre !


Notre équipage a lui aussi pris la route.

L’allure est régulière mais modérée, Sandra n’a pas eu le temps de conduire le camion avant le départ compte tenu des contraintes liées à l’obtention du contrôle technique. Soudain, il faut se rendre à l’évidence, le volant devient impossible à tourner. Il faut redoubler d’effort pour qu’il veuille changer de direction... Il faut s’arrêter et vérifier le moteur.

 Il ne faut pas chercher très longtemps pour découvrir que la courroie de l’assistance de direction est partie en morceaux...
il est donc indispensable de la réparer. Sandra et Laurène décident alors de contacter le second équipage camion car les 2 véhicules sont presque identiques. L’autre équipage en possède une d’avance mais il faut la récupérer. C’est grâce à l’aide d’un ami habitant à proximité que la courroie arrive à bon port et est remplacée immédiatement. Soulagé, l’équipage repart. Mais le transport en bateau est compromis. C’est donc en passant par l’Espagne que l’équipage 214 rejoindra le Maroc !
La frontière espagnole est franchie vers 13h45.

Le camion file bon train. C’est alors que Sandra remarque de l’huile au niveau du pédalier. Il est 16h30 et c’est à nouveau l’arrêt obligatoire. On ne peut poursuivre sans savoir de quoi il retourne. Sandra fait le tour du moteur et de la cabine avant de contacter Loïc, l’un des professeurs de mécanique du lycée, afin de confirmer le diagnostic. L’émetteur d’embrayage est souffrant mais il peut tenir si on le surveille et on recomplète le niveau régulièrement. Sans attendre, le camion repart. Impossible de prendre le bateau à Barcelone, il faut donc poursuivre.

Lundi matin, l’équipage fait le point avant de partir. Il n’y a pas de question à se poser car le seul moyen d’accéder au Maroc à temps est de prendre le bateau à Algésiras, non loin de Gibraltar. L’enthousiasme tout autant que le courage n’ont pas encore quitté nos deux co-équipières.

Mardi matin, le temps est splendide. Pourtant, c’est encore une journée usante qui s’annonce.

Plus de 700 km séparent Tanger d’Erfoud. La ville de Meknès est atteinte en début d’après-midi.

Finalement, le camping Tifina, point d’arrivée de cette première épopée, est atteint en début de soirée. L’hôtel permet aux filles de laisser des messages à la team « On est arrivé à Erfoud ce soir. Mais on n'a plus de frein depuis cet après-midi et le pont avant est en train de nous lâcher... Le camion est rincé. Je verrai demain avec les gars. »


Demain, mercredi, donnera l’occasion de faire les derniers ajustements lors du prologue. Portées par les encouragements des proches, des amis, des connaissances, des anonymes ainsi que par certaines personnalités, elles ont la farouche envie de se dépasser et de renverser toutes les situations pour une cause : celle des enfants de l’association Mille et un sourires.


Marcel Desailly est supporter de l'équipe 214 !



Le prologue.

Le rallye s’installe à l’écart de la ville. Les équipages doivent monter leur tente pour la nuit prochaine. Puis vient le moment de la photo générale avec toutes les concurrentes. Les départs sont échelonnés mais les équipages vont se croiser sur les différents parcours. La pression monte dans l’assistance, même s’il est possible de rentrer jusqu’à 20h. Vers 11h, notre équipage 214 est sur la ligne de départ. Les harnais et casques sont sanglés.

La file de véhicules dans laquelle se trouve l’Unimog se réduit au fur et à mesure que les concurrentes sont libérées par l’organisateur. Cette fois, c’est son tour. D’un signe de la main, le départ est donné. C’est le grand saut vers la première balise.



La navigation n’est pas extrêmement difficile mais il s’agit de rester vigilantes. Le soleil est au rendez-vous et l’eau emportée devient précieuse. Après plusieurs péripéties, les filles décident d’abréger la course, mais c’est avant tout un sentiment de fierté et de bonheur qui prévaut. « On est vraiment contentes d’être là et on ne va rien lâcher ! Il faut que l’on soit à Essaouira pour retrouver les ambassadeurs » lance Laurène. Cette fois, il est temps d’éteindre les téléphones et les glisser dans l’enveloppe flanquée du numéro d’équipage.


Étape 1.

Jeudi 21 mars, 5 heures. Il est maintenant temps de sortir de son duvet afin de commencer à se préparer pour cette première journée de compétition. L’heure de départ approche. Le camion s’avance dans la file de véhicule sur le parcours C. 7 heures 50 c’est le départ. La course commence maintenant. Dans la cabine, chacune est concentrée sur ce qu’elle fait. La carte a été minutieusement renseignée afin d’indiquer précisément les points où sont cachées les balises (CP). C’est parti pour 7 balises.



Sandra conduit à la fois résolument et prudemment afin de s’assurer que le camion aille jusqu’au bout. Laurène scrute l’horizon et confirme la position du véhicule avec la carte. La première balise est atteinte vers 09h. La seconde est validée vers 12h30, après avoir réalisé un report de cap important. Il est 16h40 lorsque la troisième balise est en vue et 18h30 pour la quatrième.

Sans attendre, nos gazelles se dirigent vers la cinquième balise car le temps presse. Le soleil décline et il ne sera bientôt plus possible de circuler en tout terrain dans des conditions de sécurité acceptables. Vers 19h30, la cinquième balise est proche.



Cette fois la nuit est tombée et tous les déplacements se font à la lumière des phares. Nos gazelles se concertent et la décision est rapidement prise de rentrer par la piste direction le bivouac. Débute alors le retour à vitesse réduite en direction du nord. Finalement, le bivouac est rejoint vers 22h. Dans la nuit les résultats tombent : 75ème de l’étape sur 126 équipages avec une pénalité de 139,03km.


Étape 2.

Vendredi 22 mars. 05h.
Toutes les concurrentes se retrouvent pour le briefing général du directeur sportif, Ludovic Taché.
« C’est la fameuse étape des choux fleurs, une sorte de mousse végétale dure comme un caillou. »



Une fois toutes les informations sur l’étape de la journée analysée, les gazelles rejoignent leur véhicule pour prendre le départ. On se place dans son couloir correspondant au parcours indiqué sur sa feuille de route. Pour Laurène et Sandra, ce sera le parcours 3.

Ayant pris connaissance des résultats de la veille, les filles ont à cœur de faire de leur mieux aujourd’hui pour rattraper le retard accumulé sous forme de pénalités kilométriques. Laurène est concentrée sur la carte même si la première partie est réalisée sur route. Il ne faudra pas perdre de temps et bien rentrer dans la course. Le moteur du camion ronronne, le drapeau s’agite et c’est le départ de cette seconde étape.

L’équipage file à bonne allure que déjà, il est nécessaire de valider une première balise. Tout se déroule bien jusqu’à la balise n°5. Le tracé est bon et les reports de cap s’enchaînent sans difficulté. L’approche de la 6ème balise est un peu plus compliquée mais finalement elle est trouvée. L’équipage continue de filer bon train jusqu’à la 8ème balise qu’il valide vers 17H45. C’est à ce moment qu’un choix s’offre à nos Gazelles. Soit elles continuent vers la dernière balise en traçant leur chemin hors-piste, soit elles rentrent au bivouac par la route tout en sachant qu’elles seront pénalisées par la longueur du trajet à effectuer. De manière raisonnable, elles décident de rentrer sans valider la dernière balise. Le bivouac est alors atteint vers 19h20 sans encombre. Le classement s’améliore : 36ème de l’étape sur 126 équipages avec une pénalité de 64,65km. Ceci permet à l’équipage de remonter à la 57ème place au général du classement 4x4 – camion.


© photos-vidéos : Rallye des Gazelles / Mille et un sourires / Mercedes-Benz Trucks France / BPM Group

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