Camions-citernes : avec François Canesse dans une carrière

Véhicule & Technique

Un véritable prototype.

Cet Arocs en a dans le ventre. François Canesse l’utilise pour ravitailler en carburant les engins de la carrière.

L’Arocs 1833 camion-citerne est une réalisation spéciale et complexe.


Il est 7 h 30. Les Carrières de la Vallée Heureuse sont déjà en effervescence. Nous nous trouvons près de la petite ville de Marquise, à douze kilomètres au nord de Boulogne-sur-Mer et à dix-neuf kilomètres au sud-ouest de Calais. C’est l’heure à laquelle François Canesse prend son service. À 43 ans, il est responsable du ravitaillement des 30 engins utilisés actuellement dans la carrière pour déplacer quotidiennement 20 000 tonnes de roches. Chaque jour, ils doivent être ravitaillés à coups d’hectolitres de gazole et, depuis peu, d’AdBlue. Les ravitaillements se font le matin et en fin d’après-midi. Parmi les engins, on retrouve des chargeuses sur roues, des excavatrices et des dumpers.

Normalement, deux dumpers assurent le transport entre les lieux d’extraction et les concasseurs et broyeurs de la carrière, où les blocs de calcaire sont éclatés pour obtenir le calibre requis. Avec leur charge comprise entre 60 et 120 tonnes, ils foncent jusqu’à 60 km/h sur les pistes. Cela représente pas mal de litres de carburant par heure. « Je note les litres distribués dans un carnet. Je sais ainsi qui a besoin de carburant. Il y a des machines dont le réservoir ne doit pas être rempli tous les jours », raconte François, qui dispose d’une certaine expérience après cinq ans « de carrière ».



Depuis peu, il dispose d’un nouveau camion-citerne, un véritable prototype. Les deux citernes ont été montées sur un Arocs 1833 à deux essieux. « Ensemble, elles représentent une capacité totale de 8 000 litres », explique François. Comme les engins les plus récents sont propulsés par des moteurs Euro VI, il faut aussi les alimenter en AdBlue. « L’Arocs a été doté d’un plateau qui peut accueillir une cuve de 1 000 litres pour de l’AdBlue. » Si nécessaire, il peut aussi transporter un réservoir de lubrifiant.

La configuration du véhicule s’est avérée complexe, car il devait être à la fois tout-terrain et routier. Il devait, d’une part, satisfaire aux prescriptions de l’industrie minière et, d’autre part, à la norme pour véhicules à citerne. Les premières prévoient que la cabine doit être protégée par une cage qui est normalement installée à l’extérieur de la cabine. Mais dans ce cas présent, cela n’était pas possible car il aurait fallu déplacer les citernes vers l’arrière, ce qui aurait réduit la taille du plateau. La cage a donc été intégrée à l’intérieur de la cabine.

En raison de la garde au sol élevée requise, le choix est tombé sur l’Arocs. Cependant, le centre de gravité du véhicule TP de Mercedes-Benz est trop haut pour un camion-citerne. Il a donc fallu procéder à quelques modifications pour le rabaisser. Il a ainsi été équipé de deux essieux de 9 tonnes et de paquets de lames supplémentaires.


« Mais il est toujours très confortable », assure François. « Pour la protection du chauffeur, les cuves peuvent être remplies depuis le bas. Si je dois monter sur la citerne, des garde-corps peuvent être déployés. En plus, les cuves disposent d’un arrêt automatique quand un certain niveau de remplissage est atteint. »

Autant dire que François pourra encore s’enthousiasmer longtemps pour son petit bijou à 150 000 euros.


Photos : Hans Müller

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