Edy Linglet et son Actros sont comme chez eux en forêt

Économie & Logistique

L’homme de la forêt.

Bûcheron de formation, Edy Linglet maîtrise parfaitement l’abatteuse et le porteur. Sur la route, il mise sur un Actros 2563 avec deux semi-remorques.

Son nouvel Actros devrait être le dernier camion avec lequel Edy, 49 ans, va travailler.
Son nouvel Actros devrait être le dernier camion avec lequel Edy, 49 ans, va travailler.
L’Actros 2563 d’Edy tracte un train double dans la région de Sedan.
L’Actros 2563 d’Edy tracte un train double dans la région de Sedan.

Edy Linglet travaille dans les forêts et avec le bois depuis l’âge de 14 ans. « J’avais un tracteur agricole avec lequel j’allais chercher du bois dans la forêt et je débardais encore à la main », se souvient-il. Pendans ce temps, son père transport ait de grumes avec son camion. Edy a donc suivi ses traces. Aujourd’hui, il possède plusieurs grumiers, dont un Actros 2563 qui tracte un train double pour le transport de bois courts. Comme il s’agit probablement de son dernier camion, l’homme de 49 ans l’a équipé de pare-buffles et d’une rampe de phares. Avec ses deux semi-remorques, ce train routier à sept essieux peut peser jusqu’à 57 tonnes chargé à bloc.

Aujourd’hui, Edy livre son chargement à l’usine Unilin, à Bazeilles, à quatre kilomètres au sud-est de Sedan. L’entreprise produit des panneaux de particules et de MDF. Les lignes de formage et presses à chaud exigent un approvisionnement continu en particules et copeaux de bois. Edy ne manque donc jamais de travail. Avant d’entrer dans l’usine, il stationne son train routier en marche arrière le long de la route. « Le train double se conduit comme un ensemble articulé normal, car il ne dispose que de deux points de pivot », explique-t-il. Et d’ajouter en montrant l’accès à l’usine : « Il y a une balance à l’entrée et l’usine n’accepte que des véhicules avec un PTAC de 44 tonnes maximum. »



Edy dételle donc la deuxième semi-remorque avant de faire peser le reste du convoi. « Les deux semi-remorques m’évitent bien des kilomètres. Je livre également du bois à une usine en Belgique où le PTAC est limité à 40 tonnes. Avec mon train routier, je peux aller jusqu’à la frontière belge, où je décroche la deuxième semi-remorque. L’usine n’est qu’à quatre kilomètres après la frontière. »

Pour lui, c’est optimal, car rien que le trajet aller lui prend quatre heures. Une solution particulièrement judicieuse y compris pour l’usine Unilin de Bazeilles.

Après avoir remis les documents de pesée au  bureau, Edy Linglet amène la première partie de son chargement au point d’empilement et enlève les sangles avec lesquelles est arrimé le bois. Une chargeuse sur roues arrive en trombe et attrapeen un clin d’oeil les premiers bois courts. La première semi-remorque est déchargée en à peine un quart d’heure, et Edy repart chercher la seconde. Alors que celle-ci est déchargée, il enroule les longues sangles avec une machine de son invention.


Pour le débardage, il utilise un Ponsse Gazelle. « C’est également un Mercedes-Benz », ajoute Edy avec un clin d’œil. En effet, le Ponsse Gazelle qu’il utilise pour sortir le bois de la forêt est équipé d’un moteur diesel du type OM 934 LA EU Stage IV, qui permet à l’engin de monter sans problème la pente de 50 %. Les bûcherons ont coupé les grumes en segments de deux mètres de long, qu’ils ont laissé à l’endroit où les arbres ont été abattu au préalable. Il s’agit maintenant de les collecter. C’est la tâche du porteur, qui se fraie un chemin dans les broussailles jusqu’aux bois essaimés sur la pente. Trois rotations sont nécessaires pour charger le train double.

C’est ce qu’Edy Linglet préfère dans son métier. C’est par ce travail qu’il a débuté sa carrière et c’est ainsi qu’il compte bien la terminer. Toujours seul. Toujours en forêt.


Photos : Hans Müller

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