Rallye Aïcha des Gazelles 2019 : une aventure humaine – partie 3

AVENTURE

Troisième partie : la fin d'une aventure extraordinaire !

Classées 57ème au classement général, Laurène et Sandra sont plus motivées que jamais ! Suivez une dernière fois leurs aventures durant le rallye des gazelles dans cette partie finale.


Une troisième étape stratégique.

Sur cette troisième étape, dans les dunes de l’ERG CHEBBI, les concurrentes de la catégorie AUTO/CAMION peuvent choisir entre 3 parcours selon le niveau de difficulté qu’elles souhaitent affronter.


Nos deux gazelles savent qu’avec le camion, il ne sera pas aisé de franchir les dunes qui requièrent beaucoup de couple moteur. Elles affinent leur stratégie de course avant le départ car un mauvais choix et c’est le tankage1 assuré et peu de solutions pour se sortir d’un tel mauvais pas.

Avec un camion, s’enliser devient rapidement une situation difficile. Aussi, il faudra être vigilantes jusqu’à ce que les dunes soient derrière.

L’approche de l’Erg Chebbi ne pose pas de problème. La première balise est atteinte vers 08h10 puis la seconde vers 10h30. Notre équipage décide alors de s’attaquer au parcours aux difficultés moyennes afin de ne pas risquer de se retrouver immobiliser rapidement dans les dunes les plus hautes. Ce choix est judicieux d’autant que même les meilleures doivent sortir les pelles afin de désensabler leur véhicule.


Dans les dunes, un couple moteur élevé est essentiel pour tirer les 5,5t du camion.


Le temps a fait défaut les 2 premiers jours de compétition. Cette fois nos gazelles sont décidées et ne veulent rien laisser passer, d’autant que plus la journée avance et plus le sable sera mou. L’enchainement est rapide et la 5ème balise est atteinte vers 15h. La 6ème vers 15h30. Les filles sont ravies car tout se déroule comme prévu. Il est l’heure du retour sur le bivouac.

Ce retour est rapide aussi et ne semble pas poser de problème. Afin de ménager le camion qui a beaucoup donner durant cette journée, Sandra et Laurène font le choix de rentrer par les pistes. Il est 18h quand le camion s’immobilise sur le parc fermé. Nos gazelles fières de leur parcours en profitent pour boire une coupe de champagne offerte à toutes celles qui sont rentrées au bivouac ce soir.

Au total, 11 équipages ne rentreront pas ce soir et devront bivouaquer dans les dunes. Elles ont jusqu’à dimanche midi pour valider leur arrivée au bivouac et prendre le départ de l’étape 4.

En ce matin du 24 mars, les résultats de la 3ème étape ne sont pas encore connus. Laurène et Sandra se préparent pour leur prochaine aventure quand une information de dernière minute arrive : il a plu toute la nuit. A 6h, Dominique Serra, la directrice et fondatrice du rallye et Ludovic Taché, le directeur sportif, annoncent que la course est neutralisée. Prochain briefing à 8h.

Pour ne pas prendre de risques, la direction du rallye a préféré neutraliser complètement l’étape 4 prévue aujourd’hui. C’est donc une journée de repos forcé et humide qui se dessine pour nos gazelles.



L’étape 5 : le marathon des gazelles.

La conséquence immédiate de la neutralisation de la veille est que l’organisation a dû modifier le départ de l’étape du jour. Après un réveil très matinal (vers 04h00), les concurrentes, par groupe de 10 véhicules, vont devoir faire une liaison par la route pour rejoindre le départ.

L’étape marathon est divisée en 2 journées de course. La première comporte 5 balises et la seconde en compte 7. La deuxième partie commence dès le lendemain à 7h du matin. Nos gazelles devront donc bivouaquer dans le désert cette nuit !

Il est 07h45 quand notre équipage 214 franchit la ligne de départ pour s’engager sur le parcours C de cette 5ème  étape. Carte et stylo en main, Laurène est concentrée. Sandra toujours aux petits soins pour le camion, tente de maintenir le cap fixé par sa navigatrice.



Si l’étape 3 s’est relativement bien passée, elles ne sont pour autant pas complètement satisfaites du résultat. Rouler en camion n’est pas un avantage dans les dunes, mais aujourd’hui, les terrains traversés sont principalement rocailleux alors elles vont pouvoir exploiter au maximum les capacités de franchissement de l’Unimog.

Durant la journée, vers 17h, la balise numéro 4 est atteinte. La dernière balise est indisponible pour le moment, il faudra attendre le lendemain matin afin de pouvoir la valider.



Après les vérifications d’usage sur le véhicule et le rangement de la cabine, il faut installer sa tente et son duvet avant de rejoindre les copines. Autour d’un feu de circonstance installé dans une auberge abandonnée, différentes équipes se retrouvent pour échanger leurs impressions sur la journée.
Il s’agit d’un moment de relâchement. On en profite pour partager quelques victuailles rapportées de France pour l’occasion. On rit et on parle fort. Puis, vient l’heure de reprendre des forces pour se mettre dans les meilleures dispositions possibles pour le lendemain.



La suite de la 5ème étape.

Nos filles ferment la caisse après avoir jeté un œil autour d’elle s’assurant de n’avoir rien oublier sur place. Elles sautent dans la cabine. Laurène, vérifie une dernière fois la trajectoire préparée la veille. Elle lève les yeux et jette un regard approbateur à Sandra qui sans frémir retire le frein de parc et débraye pour engager la seconde. C’est reparti pour une journée de course... contre la montre.

Le regard de Sandra fait des allers-retours entre le point de repère en fond de tableau et les quelques mètres qui s’ouvrent devant le camion. Il faut éviter les pièges du terrain, surtout les pierres coupantes qui pourraient entailler les flancs des pneus. Un instant, elle se remémore sa dernière participation en 2015 durant laquelle, une inattention de quelques secondes lui avait couté une crevaison et 3 heures de travail pour changer une roue dont le pneu avait été lacéré.

La ligne d’arrivée sera franchie vers 19h30 en poussant un soupir de soulagement. Elles font alors partie des 80 équipages qui sont rentrés.

Laurène et Sandra se retrouve à la tente qui sert de réfectoire pour manger un diner copieux.

Chacune repense à sa journée et aux moments forts qui l’ont ponctué. Bientôt ses souvenirs sont balayés par la préparation de l’épreuve du lendemain. L’étape 6, étape marathon, qui les emmènera au terme de cette aventure exceptionnelle.



L’étape finale :

27 mars. Le réveil est difficile. Emergeant peu à peu, les gazelles commencent à déambuler entre les tentes. L’atmosphère est un peu spéciale ce matin car tout le monde à bien conscience qu’il s’agit de la dernière étape de ce rallye. Les chocs encaissés et les efforts consentis tout au long des étapes précédentes viennent se rappeler discrètement à toutes les concurrentes.

L’Unimog est sur le parc. Il attend patiemment que son équipage le retrouve après ces quelques heures de repos. Sandra récupère les clés auprès des mécaniciens qui lui font la synthèse des opérations de vérifications effectuées dans la nuit. Elle inspecte le véhicule pour s’assurer que rien n’a été omis pendant que Laurène repositionne sa tente sur les roues de secours dans la caisse. Les réflexes sont maintenant bien en place. Toutes les opérations sont faites en silence.

Les 4 premières balises seront atteintes avec une maîtrise certaine de la part de nos 2 concurrentes.
Vers 18h, la 5ème balise est validée. Ce sera également le lieu de bivouaque de cette dernière nuit à passer dans le désert.

Le lendemain matin, le camion est prêt à partir. C’est la dernière journée et nos gazelles sont sur le pied de guerre. La fin de l’aventure promet d’être longue car elles n’ont accompli hier qu’un tiers du parcours total de l’étape 6. Il faut se lancer sans plus attendre. Comme la veille, la conduite est difficile au milieu des champs de pierres. Les nombreuses secousses imposent une vitesse parfois désespérément lente. Il y a aussi ces petits cordons de dune qui ne manquent pas de tendre des pièges aux concurrentes distraites ou téméraires. C’est parfois l’occasion pour nos gazelles de donner un coup de pouce bienveillant à un équipage en difficulté. Au demeurant, notre équipage sur sa fière monture avance de bonne manière tout au long de la journée.



Il est 17h, et nos gazelles sont sur le point de repartir direction la dernière balise. Il ne faut pas se relâcher pour autant. Tenir le cap et maintenir l’attention jusqu’au bout.

Les filles poursuivent leur progression avec enthousiasme et brio. L’arche de l’arrivée finale se dessine peu à peu. Le bivouac est proche. C’est bientôt la fin. Notre équipage se rapproche doucement de l’ultime ligne d’arrivée... quelques instants après, il faut se rentre à l’évidence : la ligne est franchie et tout se termine bien. Laurène et Sandra exultent, elles sont à l’arrivée !

Alors que les derniers équipages rentrent enfin, les organisateurs ont préparé une soirée pour toutes les participantes. Laurène et Sandra vont pouvoir en profiter un peu.


Si l’épreuve en elle-même s’est achevée le 28 mars avec le franchissement de la ligne d’arrivée, nos Gazelles n’en ont pour autant pas terminé avec le rallye.

C’est sur la plage d’Essaouira, privatisée pour l’occasion, que toutes les Gazelles vont défiler dans un concert ininterrompu de klaxons durant la matinée du 30 mars. Les unes montent sur le toit des véhicules, d’autres ne se lassent pas de faire tournoyer des drapeaux multicolores tenus à bout de bras.

Pour Laurène et Sandra, c’est le début de la longue remontée vers Tanger. Une fois l’embarquement effectué dans le ferry, elles peuvent s’octroyer un peu de repos avant l’arrivée à Sète. C’est nécessaire car la route est longue jusqu’en Bretagne. En chemin, elles s’arrêtent à Saumur pour saluer quelques partenaires fidèles et arrivent à Vannes le jeudi 4 avril en fin d’après-midi.


Nos Gazelles crèvent l’écran dans l’émission Turbo sur M6.

Leur retour n’est pas synonyme de fin du projet. Il faut bien sûr s’occuper de vider le camion mais aussi de remettre en condition le matériel. On fait le point sur ce qui a fonctionné et le reste. Nos gazelles ont été largement photographiées et filmées durant toute l’épreuve. On espère donc voir un bout de camion, peut être un visage ou une silhouette dans les publications et les reportages, notamment celui de M6 Turbo dédié au rallye. C’est une bonne surprise car il fait la part belle à notre équipage qui apparait plusieurs fois à l’écran !



Cela marque la fin d’une belle aventure pour Laurène et Sandra qui reviennent avec des souvenirs pleins la tête, des frayeurs, mais surtout des bons moments et qui ont fait preuve, tout au long de leur voyage, d’un courage immense ! Encore bravo à elles !


© photos : Rallye Aïcha des Gazelles ; Mercedes-Benz Trucks France

Pas encore de commentaires